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[WEAZEL NEWS] De l'incendie de la cathédrale à la montée des violences, l'archevêque Gerald O'Malley répond à nos questions


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DE L'INCENDIE DE LA CATHEDRALE A LA MONTEE DES VIOLENCES, L'ARCHEVEQUE GERALD O'MALLEY REPOND A NOS QUESTIONS

BY HUNTER MORGAN

 

Ce dimanche 12 septembre, l'équipe du Weazel News est allée à la rencontre de l'archevêque estimé de San Andréas, Monseigneur Gerald O'Malley. Un rendez-vous qui fait suite au tragique incendie de la cathédrale de Notre-Dame des Saints, survenu le 28 août 2021, date à laquelle la nouvelle équipe du journal n'était pas encore formée. L'occasion aura permis à la rédaction d'en apprendre plus sur le retrait de l'archevêque du siège épiscopal , au sein de la sublime église de Saint-André-de-Blaine.

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Weazel News - Bonsoir Monseigneur O'Malley, et merci d'avoir répondu à notre demande d'interview. Avant de revenir sur le véritable drame qui a touché le cœur d'une grande majorité des citoyens de Los Santos, je vous invite à vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore.

Gerald O'Malley - Je vous remercie grandement de me faire l'honneur de répondre à vos questions. Je suis Monseigneur Gerald O'Malley, actuellement archevêque métropolitain de San Andreas depuis la Pâques 2021, c'est-à-dire le 4 avril. Aujourd'hui l'archidiocèse est administré par un administrateur apostolique parce que j'ai décidé, vous le savez, de me retirer un temps pour prier auprès de l'Esprit Saint.

 

Pouvez vous nous en dire plus sur votre décision de vous retirer de l'archidiocèse ?

Gerald O'Malley - Et bien, c'est une épreuve de grande humilité. Parce que lorsque nous faisons face à une situation terrible comme celle que vit Los Santos, et plus largement, l'île du comté de Los Santos, il faut savoir se dire : « Je ne peux pas agir seul ». Et bien, dans ces circonstances, j'ai décidé que cette humilité devait m'amener à me retirer dans la prière pour me ressourcer, pour obtenir l'aide du Seigneur et particulièrement de son Esprit Saint qui est son intelligence et sa sagesse. Ainsi, ce n'est pas parce que je suis fatigué que je le fais, mais parce que je crois que la situation est telle qu'il faut que l'archevêque soit prêt. Ce n'est pas un abandon, autrement, j'aurais demandé une démission pure et simple au Pape.

 

A quelles activités vous consacrez vous actuellement ?

Gerald O'Malley - Essentiellement de la prière, beaucoup de prières, mais je continue aussi mon ministère, puisque même si je me suis « éloigné », j'ai aussi quelques tâches à accomplir que l'administrateur apostolique ne peut pas lui-même remplir du fait de son pouvoir limité. Et vous le savez sans doute également, je suis le prélat de l'Ordre de Chevalerie de Saint André. Je m'occupe aussi de délivrer sacrements, messes, confessions aux chevaliers et d'administrer l'Ordre. Et au-delà, au niveau national, il y a bien sûr les réunions de la Conférence des évêques catholiques !

 

Avez vous des contacts avec vos fidèles, à la suite de l'incident de la cathédrale de Notre-Dame des Saints ?

Gerald O'Malley - Il y a quelques contacts, oui, mais avec 5 millions de catholiques, c'est compliqué de tous les voir ! Toutefois, j'ai reçu et entendu la tristesse de nombreux catholiques, et aussi, de quelques autorités de Los Santos et du comté. Bien moins des journalistes !

 

Tout le monde déplore l'incendie qui a touché l'église de Los Santos, pouvez vous nous en dire plus sur ce terrible incident ?

Gerald O'Malley - Et bien, je n'en sais pas plus que ce que vous avez tous su avec l'enquête. J'ai été averti par l'alarme incendie dans la soirée précédant l'évènement. De ce qu'on sait, l'incendie aurait pris au premier étage là où il y avait le matériel informatique, la sacristie et donc le tabernacle. Ce serait un court-circuit sans origine humaine. Le petit orgue, le grand orgue, le premier étage en entier, les vitraux de l'Apocalypse et le mobilier de la nef ont été totalement détruits. La façade ouest et la toiture ont été lourdement abîmés, mais sans menacer l'édifice. Nous nous en tirons qu'avec des dégâts matériels, c'est une grande grâce. Nous n'avons pas encore de date de rénovation. Nous sommes encore dans les phases de constatations et toutes les réflexions administratives sur qui va faire telle chose et comment.

 

D'aucuns verraient dans cet événement un signe ou un avertissement, que pensez vous de cela ?

Gerald O'Malley - Il est beaucoup trop tôt pour y voir une forme d'avertissement ou quelconque signe du Ciel. Non, au contraire, je crois que Dieu tire toujours un bien d'un mal. C'est plutôt tout ce que va apporter cet événement que nous devons regarder. Ce que je sais cependant, c'est que ce qui nous est le plus cher n'a pas été impacté. Et ça, c'est une vraie grâce divine ! Je parle bien évidemment de nos saintes reliques, qui n'étaient pas dans la cathédrale ce jour-là. Elles étaient à l'abri, en sécurité, ailleurs, comme la procédure le veut lorsque personne ne peut les surveiller.

 

A l'heure du complotisme, des luttes sociales, des questionnements sur l'identité et de la place de chaque être humain dans la société, quelle est votre vision de notre époque ?

Gerald O'Malley - C'est une grande question ! Et il faudrait probablement toute une dissertation philosophique, théologique et sociologique pour y répondre. Alors, je vous dirai simplement que le grand malheur de notre temps, c'est cette recherche de la division constante. La paix est fragile, et nous en sommes tous les artisans. Qu'est-ce que nous pouvons faire chacun de notre côté pour participer à la construction de la paix ? Voilà ce que nous devons nous poser comme question ! Et tout particulièrement à Los Santos, à Paleto Bay, à Sandy Shores : comment pouvons-nous renouer avec le dialogue, avec l'écoute d'autrui ? Parce que personne ne s'écoute et personne ne se parle. Il ne faut pas s'étonner que ce soient les diviseurs qui prennent le devant. Ils savent se faire entendre, quand rien ne va.

 

Comment réagir face à la montée de la violence et à la haine dans notre société ?

Gerald O'Malley - Le prêtre vous répondrait : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. C'est le commandement que Jésus nous a donné. L'amour combat la violence et la haine. Mais, encore une fois, je répondrai, que le plus urgent est de renouer avec le dialogue. Il n'y a plus aucune confiance entre les institutions et les gens. Les institutions elles-mêmes ne se font pas confiance. Il y a beaucoup trop de troubles qui sont la cause d'un manque de dialogue et d'écoute.

Un pauvre n'attend pas que vous lui donniez simplement un bout de pain. En lui donnant le bout de pain, vous réglez la faim, mais pas la misère humaine qui l'habite. Un homme a besoin d'être écouté, et c'est par ailleurs en écoutant le pauvre que nous apprenons nous-même beaucoup plus ! Chaque personne a quelque chose à nous apporter. Il y a beaucoup de personnes dans le sud de Los Santos qui sont stigmatisés, mais ce n'est pas la solution. La violence est souvent la cause d'une misère. Il faut renouer avec ces gens-là, et non pas les exclure.

 

A la suite d'une agression de soi ou de ses proches, comment surmonter sa colère pour arriver au pardon ?

Gerald O'Malley - Souvent, nous confondons le pardon avec l'oubli. Lorsque nous pardonnons, il ne s'agit pas d'oublier ce qu'il s'est passé. Ce n'est pas possible et ça ne serait pas très honnête. Il s'agit plutôt de se libérer d'un mal qui va nous habiter longtemps et nous ronger, de dissocier les actes et la personne humaine, pour ne pas tomber dans la haine et le désir de vengeance. Ce n'est pas facile de pardonner, c'est un peu notre humanité, notre faiblesse ! Mais, faire le pas, c'est se guérir. Et potentiellement aussi guérir la personne à qui nous accordons le pardon. Un simple « Je te pardonne » fait des miracles, c'est l'Amour de Dieu qui agit en nous.

 

Pensez vous qu'un parallèle peut être fait entre le déclin progressif de la spiritualité aux Etats Unis, et les problèmes que vous décrivez ?

Gerald O'Malley - Et bien, peut-être, je ne sais pas ! Ce que je sais, c'est qu'être chrétien ne veut pas dire être protégé du mal et des faiblesses humaines. Nous sommes tous pécheurs, nous commettons tous des fautes. Ce qu'il nous faut, c'est pouvoir nous relever. Ne pas pardonner est l'un des obstacles à cela. En ne pardonnant pas, d'une certaine façon, nous condamnons une personne. Ce n'est pas notre rôle.

 

Avant d'arriver aux questions de conclusions, pouvez vous nous partager des moments de votre vie épiscopale qui vous ont particulièrement marqué ?

Gerald O'Malley - Puisque j'ai été médecin de famille, quelques réactions miraculeuses au cours de célébrations de prières pour les malades et les souffrants resteront toujours dans ma mémoire ! Quelques personnes crier lorsque nous passions le Saint-Sacrement au milieu de la foule. D'autres ont témoigné de guérisons miraculeuses. Et à Los Santos, j'ai probablement été particulièrement marqué par le dynamisme de communautés que je ne connaissais pas. Vous le savez, je suis irlando-américain, j'ai vécu à New York une bonne partie de ma vie, aussi en tant que prêtre. J'ai été très présent dans les fêtes de la Saint Patrick, et dans les très grandes communautés irlandaises de New York. Ici, j'ai découvert les communautés latino-américaines, italo-américaines. Je salue par ailleurs les italo-américains de Vespucci qui m'ont beaucoup aidés.

 

Hormis votre excellent ouvrage intitulé "Comment devenir un Leader", avez vous des livres à conseiller à nos lecteurs ?

Gerald O'Malley - Je n'ai pas de livres particuliers, mais s'il y a bien des livres à lire, ce sont ceux des Évangiles ! Et d'autres livres se préparent ! Je profite d'avoir plus de temps pour écrire, mais il est trop tôt pour en parler. Je peux simplement dire qu'il y aura le sujet de Los Santos, avec des réflexions pour retrouver la paix dans la société.

 

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes générations ?

Gerald O'Malley - Et bien, je leurs dis : priez et croyez ! Les jeunes générations sont l'Église de demain. Il faut qu'ils profitent de leur dynamisme pour planter les graines de l'Amour autour d'eux. Qu'ils soient aussi une grande source d'idées, de créativité, et d'innovations. Nous savons à quel point les jeunes ont des talents qu'ils n'attendent que de pouvoir mettre en œuvre !

 

Eh bien nous voilà au terme de notre interview. Avant de nous quitter, pouvez-vous nous donner une date pour votre retour ?

Gerald O'Malley - Non, je n'en ai pas l'idée, et je n'y ai pas pensé, mon retour n'est pas une priorité. Tout comme quand le Seigneur m'a appelé à être prêtre, lorsqu'il me demandera de revenir, je me mettrais à genoux et je crierai : « Que ta volonté soit faite ! ».

 

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